Ricoeurl'historicité de la liberté

  1. Rua Zarauza, Begoña
Dirigida por:
  1. Josep Maria Esquirol Calaf Director/a

Universidad de defensa: Universitat de Barcelona

Fecha de defensa: 16 de diciembre de 2015

Tribunal:
  1. Jérôme Porée Presidente/a
  2. Begoña Román Maestre Secretario/a
  3. Tomás Domingo Moratalla Vocal

Tipo: Tesis

Teseo: 457183 DIALNET lock_openTDX editor

Resumen

"[fra] Le lecteur de Ricœur doit s’habituer à une pensée académique toujours en débat et/ou en dialogue avec différentes figures de la tradition. Sa philosophie héritière de l’existentialisme (Kierkegaard, Jaspers, Heidegger...) et de la philosophie réflexive française (dont le disciple de Fichte, Jean Nabert est un des principaux représentants), est aussi, en continuité avec ce qu’on appelle les philosophies du sujet. Il a débattu également avec les principaux courants intellectuels de son époque comme la psychanalyse, le structuralisme, le marxisme, l’école des Annales... Enfin, on peut ajouter le fait que la philosophie de Ricœur n’est pas systématique, si par là on entend la compréhension du monde et de la vie à partir d’une idée originaire. On ne trouve pas chez Ricœur une idée à laquelle on arriverait par induction et/ou à partir de laquelle on procéderait par déduction. Son œuvre cependant, n’est pas une pure polysémie, elle est traversé par des axes qui lui confèrent alors un caractère unitaire. À partir de deux de ces axes, je me propose d’articuler sa pensée. Le premier est l’idée de liberté. Des auteurs comme François Dosse et Johan Michel sont d’accord pour soutenir que la philosophie de Ricœur est une philosophie de l’agir. Une philosophie de la volonté et de la liberté peut on dire aussi par l’intime liaison des termes volonté, liberté et action. D’autres auteurs comme Michaël Foessel et Jean-Luc Amaric estiment, par contre, que le thème fondamental des travaux de Ricœur est l’imagination. Le deuxième axe est son kantisme-posthégélien que se détache sur un arrière-plan aristotélicien. C’est la raison pour laquelle ce travail s’ouvre sur une ample préface, contenant les notions préliminaires nécessaires à sa compréhension. Il fallait expliciter, me semble-t-il, ces présupposés autour de la thématique abordée, celle de la liberté, afin de les avoir présents à l’esprit. Ensuite, on distinguera deux parties : dans la première, les Chapitres I et II sont consacrés à montrer les présupposés théoriques de Ricœur autour de la liberté ; dans la seconde, les Chapitres III, IV et V constituent le développement et l’application de ces présupposés. Dans ce dernier cas, une partie importante du travail est construite autour de ce que je considère comme les chef-d’œuvre de Ricœur : la Métaphore vive, Temps et Récit, Soi- même comme un autre. En fait, c’est à partir des présupposés traités dans les Prolégomènes et les Chapitres I et II que j’ai vu ces œuvres prendre une unité autour de la question de la liberté et plus précisément, de l’historicité de la liberté. Je dis bien l’historicité de la liberté, et non pas la liberté tout court, parce qu’ou fur et à mesure que l’on approfondit la notion de liberté chez Ricœur, on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas seulement de l’idée de liberté d’après ses caractères essentiels, mais qu’il y a quelque chose de plus...Ce « plus » est la compréhension de ce qu’est la liberté dans le monde, dans les œuvres humaines (parmi lesquelles les plus importants les œuvres écrites comme les lois, la littérature, l’histoire, les livres sacrés...), et dans le temps. L’historicité de la liberté réunit ainsi, comme la notion d’histoire chez Hegel, le côté subjectif et le côté objectif de la liberté. On comprend de cette façon le retournement décisif de la philosophie contemporaine vers l’herméneutique et, dans le cas de Ricœur, vers l’herméneutique textuelle. Ainsi s’explique que l’on arrive à la conviction que les récits ont un aspect cognitif tout à fait légitime. Enfin, s’il y a une expression de Ricœur lui-même qui évoque la densité de cette question et qui a retenu particulièrement mon attention, c’est la suivante : « Tout ce que l’on raconte arrive dans le temps, prend son temps, se déroule temporellement. » (« De l’Interprétation », recueil Du texte à l’action, Éd. poche “Points-Essais, 377”, Paris, Seuil, 1998, p. 14). [eng] Some authors like François Dosse and Johann Michel hold that Ricoeur's philosophy is a philosophy of action. It may also be called a philosophy of the will and freedom, given the close link between the terms, will, freedom and action. Furthermore, it is strongly influenced by his post-Hegelian kantism that emerges from an Aristotelian background. A wide preface opens this work, therefore, to explain Ricoeur's major philosophical presuppositions about the question of freedom. 1) Chapters I and II are devoted to show the theoretical assumptions of Ricoeur about freedom and 2) Chapters III, IV and V are the development and implementation of such presuppositions. Moreover, an important part of the work is built around what I consider as his three masterpieces: The Rule of Metaphor, Time and Narrative and Oneself as Another. Starting from the presuppositions treated on the preface and on chapters I and II, these works attain its unity in relation to historicity of freedom. It is thus concluded that it is not a matter of freedom restricted to its essential characteristics, but to the understanding of what freedom is in the world, among human works (namely the most important, the works written such as laws, literature, history, holy books...), and what it is in time. It is also understood the turning point of contemporary philosophy to hermeneutics, to textual hermeneutics in the case of Ricoeur, and how convincing is that stories have a cognitive aspect completely legitimate. Finally, if there is an expression of Ricoeur that evokes this issue in all its density is as follows: ""Everything that is recounted occurs in time, takes time and unfolds temporally."" (""De l'Interprétation"" Du texte à l'action, Ed. poche ""Points-Essais, 377"", Paris, Seuil, 1998, p. 14) "